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Chronique de la disparition de l'homme annoncée...

30 Avril 2008 , Rédigé par Christian Adam Publié dans #Choses lues

 

 Le philosophe et naturaliste Yves Paccalet, ancien compagnon de route de Jacques Cousteau, fait la démonstration dans ce pamphlet cataclysmique de magnitude élevée que les catastrophes planétaires risquent de se multiplier de plus en plus de façon erratique, voire que l'aventure de l'Humanité pourrait bien s'achever et tirer à sa fin si les humains continuent de se conduire comme des créatures irréfléchies et irresponsables. Avant d'entrer dans le vif du sujet, saluons d'abord l'intelligence de ce livre lucide et brillant comme un soleil noir, de lecture très agréable, et écrit dans une prose d'une simplicité désarmante qui fait mouche. Le bilan noir et accablant qu'il établit de notre sale et encombrante “empreinte écologique” a de quoi glacer le sang. Il nous dresse un tableau consternant de la réalité en télescopant en très peu de pages tous les éléments qui composent le paysage inquiétant de notre planète. En d'autres mots, il donne à voir au lecteur tout ce qu'il savait ou pressentait déjà, mais ahuri de se faire rappeler des choses qui ont tendance à se banaliser. Truffé d'innombrables exemples et de chiffres alarmants, cet essai crée un malaise d'autant plus insoutenable que ce qu'il rapporte correspond tout simplement à un état des lieux indiscutable de notre situation mondiale. Son exposé est certes révoltant, mais en même temps n'étonne plus, tant les médias nous ont habitués depuis longtemps au pire, en nous abreuvant périodiquement d'une ration de malheurs advenant à notre monde. Le courage et le talent de ce pamphlet qui dérange est d'oser regarder en face et sans complaisance la malfaisance native de notre espèce, en résumant de façon éloquente nos tares d'« anthropoïdes bornés ». L'auteur nous explique en termes clairs en quoi consisteront les désastres qui nous attendent si on s'entête à tout prix à vouloir préserver notre niveau de vie malsain et à se comporter comme des “cancrelats” avides et vicieux. Comment ne pas désespérer de notre condition animale, trop animale, vouée à une disparition prochaine scientifiquement de plus en plus probable, après la lecture d'un tel réquisitoire féroce et amer contre l'humanité ? Nous savons de plus en plus que nous allons droit à notre perte, et pourtant nous nous obstinons à faire l'autruche, question de maintenir et de conserver notre qualité de vie. Mais le philosophe nous promet que si rien ne change, nous sommes assurés qu'au bout du parcours « le bolide percutera le mur. Nous fonçons vers le précipice en nous réjouissant de notre vitesse prodigieuse, que nous nommonscroissance” » (12).

L'ambition de ce livre n'est rien de moins que de remettre l'homme à sa place, de lui dire ses quatre hideuses vérités et de « mettre à nu ce primate insignifiant et vaniteux qui se prend pour le prince de l'univers » (17). Il suffit de dresser un inventaire minimal pour se rendre à l'évidence : l'homme, ce prétendu “roi” de la création, « se prenant pour la plus noble espèce » (80), n'est en réalité que ce “fou” de destruction, ce parasite qui ne cesse de polluer la planète, de saccager les espaces verts, d'éviscérer la Terre de ses richesses naturelles, de déverser ses saletés et ses déchets dans les océans, et d'épuiser à la moelle telle une sangsue les dernières ressources subsistantes. La vérité de ce bipède sans plumes qu'est l'homme est qu'il est « un ravageur imprévoyant, un destructeur invétéré ; un saccageur qui n'a d'autre préoccupation que son intérêt immédiat ; une espèce violente envers les autres comme envers elle-même ; un danger pour tout ce qui respire » (17). Paccalet pulvérise en éclats l'image que l'on associe communément, mais à tort selon lui, à l'Homo sapiens : il serait, dit-on, l'espèce la plus sage, la plus généreuse et la plus raisonnable. En fait, de toutes les espèces vivantes, l'espèce humaine a beau se targuer d'être la plus intelligente, il reste qu'elle est « la seule qui ait beaucoup de matière grise mais qui agisse avec le discernement du concombre de mer ou de l'étourneau » (82). Oui, l'homme a réussi à devenir maître et possesseur de la nature grâce à sa science et à sa technique, oui, l'homme a su répondre à tous les défis qui ont mis sa capacité de survie à rude épreuve, mais tout se passe comme si les “progrès” et l'arrogance séculaire avaient tellement gonflé le cortex de ce « batracien bouffi d'orgueil » (55) qu'il s'imagine invincible, et ce, à la grande tranquillité d'esprit des optimistes béats de confiance devant ses prouesses technologiques, sa pugnacité et sa résilience. Il se peut bien par contre que cette bouffissure de l'orgueil ne finisse, à terme, par lui coûter sa peau. Là-dessus, le grand naturaliste ne se fait pas d'illusions : « L'humanité n'a aucun avenir. Elle fera encore quelques “progrès” scientifiques et techniques. Mais aucun en morale, en amour ou en désir de paix. Elle est convoquée au néant ; vouée à l'extinction [..] L'homme est un grand pingouin sans lendemain » (45). Pourquoi l'humanité est-elle convoquée au néant ? Eh bien, parce que la mesquinerie, l'intérêt personnel, et l'égoïsme humains étant aussi inflexibles que le sont les lois de l'attraction universelle, on se demande bien par quel miracle on pourra dévier de l'orbite du “chacun pour soi” la trajectoire qui nous conduirait vers un souci plus écologique de l'humanité, enfin décentré des œillères et des préoccupations ordinaires de tout un chacun. Quand les lois implacables de l'intérêt personnel sont violées “en apparence”, par exemple dans l'hypothèse d'une ouverture altruiste au sort de l'humanité et de la planète, en réalité ce détournement des voies normales de la nature humaine n’est qu’une illusion d’optique. Car comme nous l'a appris Nietzsche, à la suite de La Rochefoucauld, les comportements prétendument “désintéressés” et “vertueux” ne sont en fait que les différents masques revêtus par l'amour-propre, lequel est mû uniquement par l'instinct de conservation. C'est aussi ce que rappelle Paccalet : « L'Homo sapiens se compose de soixante mille milliards de cellules et de beaucoup de substance égoïste. Nous allions la rapacité à la cruauté, tout en nous prenant pour la plus noble espèce ; la seule qui ait une conscience et une âme... Je m'amuse en agitant l'idée que Dieu nous aurait conçus à son image [..] L'homme n'agit dans l'intérêt général que par hasard ou par exception » (80).

Pourquoi la vision de la condition humaine de Paccalet est-elle si pessimiste ? C'est qu'elle est simplement lucide et sans fard. Ainsi, même lorsque nous nous faisons gloire de poser des gestes “bons” et “purs”, le ver de l'amour de soi s'infiltre, gâte et corrompt le cœur de nos élans en apparence altruistes, mais qui en fait « participent du même schéma organique que leurs symétriques égoïstes » (98). On prétend agir de façon “humaniste”, mais on s'assure au préalable que les témoins de notre bienfaisance seront nombreux avant de le faire ostensiblement. L'homme est ainsi fait qu'il « ne se préoccupe de faire le bien que s'il peut aussi le faire savoir ; s'il est en mesure de prouver à la société combien il est dévoué et rempli d'abnégation [..] Je songe à mon prochain, non pas parce que je l'aime comme moi-même, mais parce que tout le monde me regarde et que je tirerai bénéfice de ce geste » (81). Ces réflexions visant à démystifier et à mettre à nu l'essence foncièrement égoïste d'Homo sapiens ne sont pas nouvelles bien sûr, mais elles s'inscrivent parmi d'autres dans le courant de l'essai pour démontrer que « rien n'échappe à la dictature de notre cerveau limbique » (100). Notre cerveau limbique est en fait la boîte de Pandore qui, lorsqu'elle est bien comprise de l'intérieur, permet à l'éthologie de mettre au jour la volonté de puissance et de domination qui anime l'humanité depuis ses débuts et d'expliquer les pulsions de base qui dictent son devenir, et que Paccalet résume par le territoire, la hiérarchie, et le sexe. Comment, dans cette optique, imaginer qu'advienne jamais le jour où ce « cancer de la Terre » (55) qu'est l'homme, ce « grand pingouin doublé d'un obsédé sexuel » (47), qui prolifère plus rapidement que la plus maligne des tumeurs - au rythme de trois bébés par seconde, nous disent les démographes !.. -, qui fornique et accouche comme un débile (« La Terre n'est qu'une orgie » (56), dit Paccalet..), et qui cède bêtement à l'injonction aveugle de ses gonades sans avoir le discernement de s'aviser que la Terre est déjà trop surchargée pour être encore encombrée de milliards d'autres bambins (« ces nains vicieux, d'une cruauté innée », disait Houellebecq), lesquels deviendront à leur tour de futurs consommateurs, saccageurs et pollueurs ; comment donc, disions-nous, imaginer le jour où l'Homo sapiens obéira à l'improbable déclic cortical - et non limbique.. - qui lui soufflera qu'il est peut-être temps qu'il mette un frein à sa pulsion “lapinesque” ? « L'Homo sapiens, écrit Paccalet, est un copulateur intempérant. Un inlassable producteur de bébés. Il aurait mieux fait de se nommer Homo proliferens. Il adore répliquer son ADN et transmettre ses gènes » (47). Inutile de s'appesantir sur tout ce que cette pulsion lapinesque comporte de profondément égoïste, rationalisée dans tous les sens et déguisée en vocables creux dont le plus risible est l'“amour” (quant à l'amour du prochain...). Décidément tout et tout le monde succombe à cet instinct tyrannique qui ordonne de se diviser, qu'il s'agisse des cellules ou de ce grand singe qu'est l'Homo sapiens. L'auteur lui-même reconnaît s'être laissé aller à cet appel de l'espèce : « J'ai moi-même expérimenté la force irrésistible de la pulsion reproductrice. J'ai déposé quatre enfants sur une Terre qui ne m'avait rien demandé » (49). Et Dieu dans tout ça ? Eh bien, n'en déplaise à son omniscience, mais Dieu aussi a été pris au piège semble-t-il, puisque la Nature, à l'évidence plus rusée que lui, ayant eu raison de lui, a dû sans doute lui glisser dans le creux de l'oreille divine ce mot fatidique de la Genèse (« Croissez et multipliez ! », lit-on dans ce livre..), prescrivant aux générations à suivre la recette du désastre que sont les guerres futures, la famine, les inégalités entre les hommes, la Folie humaine quoi... Le comble, c'est qu'il se trouve encore des optimistes atteints de cécité mentale pour penser que le problème préoccupant de la surpopulation est dénué de fondement. À les en croire, « grâce à son intelligence, à ses techniques et à ses sciences, il pourra (certes, avec l'aide de Dieu !) continuer de pulluler sans entraves...» (60). Comme quoi l'optimisme béat, souvent d'origine religieuse, est aussi inaliénable que l'incoercible besoin animal de se reproduire auquel il donne sa bénédiction...

Il faut comprendre que si Paccalet, comme tous les grands pessimistes, joue les Cassandre catastrophistes, c'est parce que, ironiquement, il a longtemps aimé et continue d'aimer l'humanité : « Je ne prédis aucun avenir radieux à l'humanité, mais je ne puis m'empêcher de lutter pour sa survie » (138). En même temps, il ne peut s'empêcher de constater que l'espèce humaine, dotée d'une « incommensurable stupidité » (130), n'apprendra jamais de ses erreurs, et que l'éternel retour du même, au principe des passions humaines, lui fera commettre encore et toujours les mêmes bêtises. Même conscients de toutes les catastrophes imminentes qui risquent de s'abattre bientôt sur leurs têtes, les hommes continueront à poursuivre le même train-train et à se distraire des mêmes occupations aussi sûrement que la loi de l'inertie continuera à gouverner les objets physiques. En fait, il faut être assez lucide pour se douter qu'à l'orée du temps de crise et d'instabilité qui s'annonce d'ores et déjà, loin que nous devenions plus altruistes et sages, c'est au contraire les réflexes “limbiques” de peur, la crispation, la panique et le repli individualiste sur les acquis égoïstes de chacun qui auront de plus en plus tendance à prévaloir. Voici ce qu'en dit Paccalet à ce propos : « Que feront les [hommes], une fois conscients du risque ? Je prends le pari qu'ils chercheront, là comme ailleurs, l'accroissement de leur territoire et de leur puissance. Ils ne seront jamais sages, même si les pires ennuis se profilent » (173). Imaginer, après ça, qu'un Dieu un tant soit peu épris de perfection ait pu créer ce risible ectoplasme interstellaire qu'est l'homme, voué à une extinction prochaine, est une douce rigolade : « Si Dieu nous a créés, quel flop ! Quel raté historique et même préhistorique ! ... L'humanité est une marchandise défectueuse [..] Je suis désolé de noter que, si nous sommes le plus parfait résultat de l'intelligence divine, le QI du Créateur avoisine celui du pithécanthrope ! » (96-97).

Nous savons que l'écart entre pauvres et riches ne cesse de croître scandaleusement, que la mondialisation ne profite qu'aux plus nantis, que dans le même temps les conflits et les guerres s'exacerbent, que l'hyperconsommation et le gaspillage achèvent de violer, défigurer, meurtrir ce qui reste d'innocence et de beauté sur Terre, que les saccages sont en train de transformer la biodiversité en bio-uniformité, et nous avons le culot de parler de “progrès” et de “droits de l'homme” ? Voici quelques phrases bien frappées avec lesquelles notre auteur règle le compte et cloue le bec à l'engeance des idéalistes, des optimistes et des triomphalistes de tout acabit qui osent encore « croire en l'homme » : loin d'être un loup pour l'homme, l'homme, à vrai dire, « est bien pire : un homme pour l'homme » (68) ; l'Homo sapiens, « ce grand singe nomade, intelligent mais sans cervelle, détruit davantage que n'importe quelle espèce depuis le Déluge » (161) ; « L'homme est méchant parce que c'est un animal pensant » (70) ; « l'espèce humaine est affreuse, bête et méchante. Nous avons tous en nous quelque chose de nazi » (71) ; « L'homme est une espèce jetable, à l'image de la civilisation qu'il a inventée » (46) ; « Nous nous comportons comme des goinfres. Nous sommes les seuls vrais parasites de la planète » (122) ; « Je ne parviens pas à instiller le moindre optimisme dans mon propos. La situation n'est pas triste : elle est désespérée. Nous nous effacerons de la surface de la Terre » (111)... Des passages semblables dépeignant ce grand et glorieux chef-d'oeuvre de la Création qu'est l'homme pourraient être multipliés dans L'humanité disparaîtra, bon débarras ! Mais à quoi bon, du moment que, comme le disait Paul Valéry, « nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles » ?

D'aucuns penseront que Paccalet est défaitiste, nihiliste, misanthrope, ou que son négativisme trop cru ne débouche sur aucune voie de solution concrète qui invite à sortir de la crise dans laquelle s'enlise actuellement l'humanité. Qu'ils se détrompent pourtant, car la suite de L'humanité disparaîtra, bon débarras ! fut donnée dans Sortie de secours (2007), dans lequel notre écologiste inquiet se donne la peine, malgré son scepticisme, de formuler quelques propositions salutaires et revigorantes telles que la « philosophie du peu » et la « décroissance enchantée ». Mais y compris lorsqu'il est pessimiste comme dans l'essai qui nous intéresse, Paccalet ne fait qu'user de sa lucidité et préfère ne pas enduire ses mots de vernis sous prétexte qu'il ne faut pas être "catastrophiste". Rappelons que le catastrophisme n'est gratuit que lorsqu'il n'est pas tendu par des faits concrets et par des événements qui attestent sa légitimité. Or il se trouve qu'à l'heure présente l'entière communauté scientifique converge de façon quasi-unanime pour admettre la réalité des menaces qui pointent à l'horizon. Ce n'est donc pas être catastrophiste que de secouer l'humanité de sa léthargie instantanéiste comme tente de le faire Paccalet dans son pamphlet. Il est vrai qu'il a tendance à grossir le trait dans le sens négatif, mais c'est justement pour nous fouetter les esprits engourdis par le consumérisme maladif et obscène, pour nous sortir de notre torpeur insouciante et de notre odieuse indifférence aux autres. D'autres diront encore que Paccalet passe sous silence le fait que l'homme est coriace et qu'il n'est jamais aussi malin que dans les situations désespérées et critiques où la coque de son navire est sur le point de faire naufrage. À cela on peut répondre qu'il faut savoir de quoi il en retourne d'écrire une charge pareille contre l'humanité en se posant la question suivante : préfère-t-on écouter des paroles sainement alarmistes qui appellent à l'urgence d'agir et à la mobilisation générale des “frères humains”, préfère-t-on méditer une réflexion philosophique mûre par quelqu'un qui a parcouru le globe entier, qui a vu de ses propres yeux ce qu'il dénonce, et qui a le mérite d'électrocuter nos naïves illusions, ou bien préfère-t-on le confort crétin et bêta des progressistes pétris de suffisance, prônant hypocritement leur “développement durable” - cet oxymore qui vise à maintenir l'ordre établi, selon Paccalet.. - plutôt que de faire valoir une décroissance écologiquement viable ? Ou bien préfère-t-on encore le discours pernicieux du capitalisme débridé, ce discours régnant qui vante les vertus de la “croissance” et de la “productivité”, entonné par « la secte mondiale des goinfres goulus » (selon la juste expression d'Hervé Kempf) ? À trop faire la sourde oreille au désastre imminent qui frappera tôt ou tard à leur porte, à trop enrober leur foi angéliste en l'homme de catéchisme technoscientiste, les « goinfres goulus » finiront assurément par sombrer, comme le cossu Titanic, dans l'abîme... En tout cas, Yves Paccalet aura fait dans ce livre et surtout dans Sortie de secours son propre wishful thinking, il aura nourri le vœu pieux que les êtres humains se prennent enfin en main et travaillent à changer leur avenir ; il nous aura avertis des malheurs qui nous guettent si on persiste à vivre dans un déni sottement abruti de la réalité lamentable de la planète, un déni humain, trop humain... Que le diable nous emporte après cela d'avoir minimisé les avertissements de Gaïa, de ne pas avoir prêté l'oreille à la voix de la “sage raison”. De son côté, Cioran devait fort probablement soupirer en écologiste sur le destin de notre espèce malade de progrès et de volonté de puissance lorsqu'il affirmait dans Écartèlement qu' « il faut être maboul pour se lamenter sur la disparition de l'homme, au lieu d'entonner un : “Bon débarras!” »...

 

 

 

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